par Miss AF
mercredi 9 novembre 2016
Alors que les Américains élisent leur nouveau président, nous quittons
Paihia peu après l’aube (vers 7h10) en direction de la pointe septentrionale du
Northland, région de l’île du Nord : Cape Reinga.
Bay of Islands
en rose, notre trajet du jour
Nous parcourons des paysages qui se rapprochent plus de la Nouvelle-Zélande que nous avions imaginée que ceux qu’Auckland nous avait offerts. Bref, nous sommes enfin au pays des Hobbits et de Jane Campion.
Il semblerait que les terrassements soient l’œuvre...
... des vaches pâturant après les averses
Nous nous arrêtons une première fois dans un village tout à fait
charmant portant le nom de Mangonui. J’apprendrai par la suite que cela
signifie "grand requin" en maori. Une raison de plus pour
l’apprécier !
Mangonui
Les derniers passagers montent à Awanui, à l’orée de la forêt d'Agathis australis, communément appelés kaoris ou kauris. Ce sont des conifères qui ne se rencontrent que dans le Northland. Cette espèce, si elle n'est pas la plus haute, est, en Nouvelle-Zélande, celle qui forme les plus gros troncs (comparables en diamètre à ceux des séquoias). Il lui faut 800 ans pour atteindre sa taille maximale. Les kauris vivent très longtemps (2 000 ans pour certains) et peuvent mesurer jusqu'à 50 mètres de haut pour une circonférence de 10 mètres.
des troncs de kauris
Nous attaquons alors l'une des étapes phares de notre périple : la Ninety Mile Beach. L'origine de son nom demeure incertaine. Effectivement, elle aurait plutôt dû s'appeler 90 Kilometer Beach. Officiellement, c'est Te Oneroa-a-Tōhē. Du sable à perte de vue qui ne peut pas être foulé entre les trois heures précédant la marée haute et les deux heures suivant l'étale.
Note : 4WD = 4 Wheel Drive = 4x4
Certains parcourent cette autoroute officielle à pied ou en vélo. En effet, il s’agit de la première
partie de Te Araroa (The Long Pathway) : un chemin reliant le nord au sud de la Nouvelle-Zélande (3 000 kilomètres !). Nous, après avoir vu les Australiens faire, nous avons
choisi le 4x4. Mais, pas n’importe lequel !
petite hésitation ?
C’est le seul moyen de locomotion qui nous permette de remonter le courant
Te Paki.
Et les planches, elles servent à quoi alors, me direz-vous ?
Démonstration en images :
Même joueur joue encore : il faut montrer aux petits jeunes comment
faire ! Départ de plus haut encore.
Et maintenant, vous comprenez mieux l’utilité du K-way malgré les 29°
extérieurs 😉Ce fut une bonne tranche de rigolade pour tous, de 17 à 77
ans.
Echauffées comme il se doit, nous avons poursuivi par un petit footing sur le marae (= un lieu sacré, comme en Polynésie) du Cape Reinga. Il domine le point de rencontre entre la mer de Tasmanie et l'océan Pacifique.
les dunes de sable, le point de rencontre des deux mers et le phare
les dunes de sable
le point de rencontre des deux mers
le phare du Cape Reinga
La symbolique y est très forte pour les Polynésiens car il s’agit de la rencontre entre des eaux masculines et des eaux féminines, donc entre l’homme et la femme. Par conséquent, le lieu matérialise l’origine de la vie et, du coup, celui de la renaissance : le passage des morts dans le monde sous-marin...
… via les racines de l’arbre (un vieux kahika) que vous voyez accroché au rocher.
Après le déjeuner, nous avons visité une ancienne forêt enterrée. En effet, suite à une catastrophe naturelle encore inexpliquée survenue il y a plusieurs dizaines de milliers d'années, tous les kauris moururent.
Seulement, lorsqu'ils sont endommagés, ces conifères produisent une grande quantité de sève résineuse qui couvre la blessure et protège le bois à découvert. La sève s'amalgame ensuite pour former de gros bulbes durs qui tombent au sol.
Ils sont alors recouverts par la litière forestière et permettent le développement d'une nouvelle génération de kauris. Dans quelques zone du Northland, des couches successives de troncs indiquent qu'il y a eu trois, voire quatre, forêts de kauris qui se développèrent, moururent, puis furent recouvertes. Sur le site que nous avons visité, nous pouvions voir les deux couches les plus récentes.
Il faut savoir également qu'après plusieurs milliers d'années, la sève se durcit et forme du "copal de kauri", plus connu sous le nom d'ambre. C'est pourquoi la région a connu une ruée vers l'ambre au début du 19ème siècle.
Autre information recueillie : la péninsule a été si longtemps détachée de l'île du Nord qu'elle abrite une faune et une flore bien particulière. Tel est le cas des kauris, mais également de certains animaux. D'ailleurs, la Nouvelle-Zélande elle-même ne connaissait, au départ, qu'un seul mammifère : la chauve-souris. Tous les autres ont été importés.
un "fantail" (de la famille des Rhipidura)
Petit mot de la f(a)in, vu dans se charmant village de Mangonui :
J'applique la devis au pied de la lettre... Et plus encore !
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