Wie Gott in Frankreich leben*

par Miss AF

Jeudi 24 novembre 2016

 

Cette nuit, la température de l'air a chuté drastiquement. Comme tous les nuits, certes, mais, ce matin, au lieu des 35° de la veille, nous n'avions plus que 12° et une petite pluie fine. Comme vous l'avez tous remarqué, les paysages ne sont alors pas du tout les mêmes que sous un ciel bleu ;-)

 

départ d'Hanmer Springs

 

les Alpes néo-zélandaises

Ces changements climatiques soudains ne semblent pas perturber les troupeaux que nous croisons : ils continuent de paître, puis de se reposer à longueur de journée !

des vaches noires

des moutons blancs

Pas de variation en rejoignant la côte est vers Christchurch (à 125 kilomètres d'Hanmer Springs), ni même en descendant vers la péninsule de Banks située 75 kilomètres encore plus au sud.

la péninsule de Banks

Vue du ciel, la péninsule de Banks dessine un cercle presque parfait au milieu de la côte est de l'île du Sud. A tel point que James Cook a d'abord cru à une île. Il l'a baptisée en l'honneur du botaniste Joseph Banks qui l'accompagnait dans son expédition en 1769.

vue du ciel

vue de Hilltop

En fait, il y a plusieurs millions d'années, des éruptions géantes de trois volcans ont fait surgir ces terres du fond de l'océan. La roche s'est ensuite peu à peu érodée, ce qui a finalement permis à la mer, à la fin de l'ère glaciaire, de s'engouffrer dans deux des cratères. Ceux-ci forment maintenant les ports de Lyttelton et d'Akaroa.

Akaroa

Akaroa est le seul village "français" de Nouvelle-Zélande. En effet, en 1838, le capitaine français, Jean-François Langlois, achète 12 000 hectares de terrain aux Maoris afin d'y installer une colonie et développer le commerce baleinier. Mais, n'ayant ni l'argent ni les colons ni l'accord de Louis Philippe, il rentre en France pour les obtenir.

Akaroa, petite bourgade d'un peu moins de 600 habitants

 

St Patrick, la plus vieille église catholique du pays (1864)

 

Lorsque, en août 1840, Charles-François Lavaud revient avec sceau royal, hommes et richesses, le traité de Waitangi vient d'être signé. En sous-nombre, les Français sont contraints à la naturalisation pour rester. Leur seul droit sera de donner leurs noms aux rues et enseignes, leur style aux maisons... et des couleurs tricolores au village.

 

 

Plusieurs promenades sont possibles depuis Akaroa. A notre auberge, on nous a conseillé de faire celle menant à Heritage Park. Seulement, il s'agissait plus d'une randonnée que d'une balade ! Nous avons passé plus d'une heure à grimper via un sentier à peine visible tellement il était étroit, à enjamber des barrières closes (si, si, les consignes étaient bien celles-là), marcher dans des passages boueux (le pantalon sortait du lave-linge hier soir)...

 

Mais, le jeu en valait la chandelle : la vue était magnifique malgré le ciel couvert.

Il faut avouer que nos efforts étaient motivés, non pas par l'heure de descente au retour, mais par la promesse de se réfugier ensuite dans l'un des restaurants vus au départ d'Akaroa ;-)

The brasserie (c'est son nom)

Au menu : moules vertes à la sauce au cidre

Et puis, comme les vaches ou les moutons, qui paissent puis se reposent, nous sommes retournées dans nos pénates Chez la mer, avec une petite pensée pour Nath' qui a peut-être occupé la même chambre que nous.

Chez la mer (notre chambre au premier étage)

 

 

*"Wie Gott in Frankreich leben" signifie littéralement "vivre comme Dieu en France" et in extenso "être comme un coq en pâte". Il s'agit d'abord d'un dicton yiddish. Ce dernier tire son origine du fait que la France a été le premier pays à émanciper les juifs et à en faire des citoyens de plein droit. Je dois la connaissance de cette expression à Nadine que nous avons croisée dans le parc Abel Tasman.